Dr Olivier Balédent (Université de Picardie Jules Verne) discute des nouvelles du projet en France.
« Voilà, l’équipe au CHU et à l’Université de Picardie Jules Verne d’Amiens est maintenant en ordre de marche, les différentes pièces du mécanisme REVERT commencent à s’articuler entre elles. L’équipe multidisciplinaire travaille dans une ambiance agréable et sérieuse. Le matériel est arrivé dans le service de neurochirurgie, les tests d’infusion sont faits par Dr Capel, qui a organisé, avec son équipe d’infirmières, la prise en charge dédiée de ses patients REVERT.
Nous avons récupéré d’un de ses premiers patients les premiers fichiers numériques issues de ICM+ que nous pouvons évidemment comparer avec sa dynamique des flux vasculaires cérébraux et de son liquide cérébro-spinal issu de l’IRM de flux. Évidemment, les outils logiciels d’analyse ne sont pas encore développés pour combiner automatiquement ces courbes, mais manuellement il est déjà possible d’observer ces premiers résultats.
Cela a un côté émouvant de voir enfin se matérialiser sur l’écran les idées mises sur le papier il y a deux ans lors de l’écriture du projet. C’est émouvant, mais surtout très encourageant et valorisant. »
Traitement des IRM
« Nous avons, lors de ces dernières semaines, échangé avec les autres centres hospitaliers impliqués dans REVERT, ainsi le protocole IRM est installé sur les différentes machines et les premières acquisitions de flux ont été réalisés. Un logiciel de transfert sécurisé des IRM anonymisés est en place pour que le CHU d’Amiens puisse récupérer les acquisitions de CHU de Caen et CHU de Brest. Pour l’Hôpital universitaire de Cambridge, qui ne fait pas parti de l’UE, les IRM seront dans un premier temps traitées sur place avant que la procédure juridique de transfert soit acceptée.
Pour ce qui est du traitement des IRM, le logiciel est aujourd’hui opérationnel pour lire les IRM produites par chacun des centres hospitaliers disposant de machines différentes. Les traitements se feront néanmoins de manière identique. Dr Pan LIU, le développeur de ce logiciel, s’active à rendre le logiciel convivial. Il travaille actuellement à intégrer des procédures automatiques et robustes pour fournir au cliniciens un logiciel dédié nécessitant qu’une très courte période de formation. En parallèle, il continue de compléter la documentation d’utilisation qui devrait prochainement s’accompagner d’un tutoriel vidéo. »
Modélisation numérique des flux et de la pression intracrânienne
« Notre jeune recrue, Dr Kimi Owashi, développe la partie modélisation numérique du système cranio-spinal, point de convergence de nos acquisitions qui fournira de nouvelles informations sur les propriétés biomécaniques de ce système. Le travail est complexe puisqu’il s’agit de faire interagir les flux et la pression intracrânienne dans une morphologie donnée, propre à chaque patient. Après s’être imprégnée de notre problématique et s’être plongée dans la bibliographie de ce sujet, Kimi a présenté REVERT au groupe de recherche national MECABIO du CNRS à Grenoble début décembre. Ce petit groupe, d’une cinquantaine d’experts dans le domaine de la simulation en santé, a échangé avec elle et l’a conseillé dans nos choix d’outil de simulation et notre stratégie de choix de modèle. »
Visites sur site reportées en raison du Covid-19
« Après une période d’accalmie, en cette fin d’année 2021, le virus de la Covid-19 est de nouveau très actif. Nous avons donc dû annuler notre visite à Cambridge que nous avions planifiée depuis plusieurs semaines, visite ayant pour objectif de former nos collègues anglais à l’utilisation du logiciel de traitement d’image, de parfaire la formation du test d’infusion, et de réfléchir ensemble aux différentes approches combinatoires de nos résultats. Comme pour Cambridge, nous avons également annulé les déplacements initialement prévus à Caen et Brest. Ces visites se feront dès que la situation sanitaire sera plus clémente.
Pour l’instant, les outils de visioconférence, que nous utilisons pour nos rendez-vous hebdomadaires, sont précieux pour conserver une communication entre nous et faire avancer le projet, mais nous pensons qu’il est important aussi de se rencontrer en personne, autour d’un café, devant un tableau blanc, un marqueur à la main pour simplement libérer et alimenter l’imagination. »
Dr Olivier Balédent